Frustration.

 

Nous y voilà… enfin ! Après des jours de recherches désespérées sur le net pour trouver ce lieu, nous sommes enfin sous le panneau HÔTEL, en train de faire la même photo que des dizaines de personnes ont déjà faite avant nous. Qu’importe. Cela fait des semaines que cet endroit nous obsède jours et nuits, nous comptons bien en explorer les moindres recoins !

Mais pour mieux comprendre cet engouement, retournons quelques semaines en arrière…

 

Flashback littéraire (ou analepse pour les puristes).

 

On est vendredi, il est 3h00 du mat, et ça doit faire 3 semaines que je suis à la recherche de ce lieu… Un complexe hôtel comprenant sauna, terrain de golf, piscine et même un auditorium ! Comment un tel endroit peut-il se trouver à l’abandon…
Après en avoir parlé autour de moi, je constate que cela attire la curiosité de plusieurs de mes proches, et c’est alors un véritable jeu d’énigme qui se met en route pour chacun d’entre nous. Car au delà d’une simple visite d’un endroit abandonné, ce qui nous motive d’avantage c’est la résolution de cette enquête : pourquoi un tel lieu se retrouve déserté ? A qui appartient-il ?? Que s’y est il passé ??!?
Au bout du rouleau après une énième nuit blanche, je m’apprête à capituler pour cette soirée, lorsque je reçois un texto d’un des ‘enquêteurs’ :

« J’ai enfin trouvé l’hôtel… »

Le soulagement est là, les questions vont trouver leurs réponses, et la visite aura bien lieu.
Bravo à toi Olivier Frizbi !

 

Retour à l’exploration

 

L’endroit est immense… inutile de faire un premier tour rapide, on attaque direct le nerf de la guerre, en commençant par le complexe sportif.
Au premier abord, personne dans les parages. On commence par les vestiaires, pas mal abimés, puis on tombe sur le sauna dans un état IMPECABLE ! L’endroit est totalement sombre, je tente quelques photos mais le résultat n’en sera que très moyen. Face au sauna se trouve une porte avec un escalier menant au sous-sol. À nouveau l’endroit est totalement sombre, mais surtout totalement inondé: 50cm de flotte, mélangée au restant de fioul… C’est franchement glauque. Je fais 2, 3 photos, puis remonte.
On poursuit avec un espace composé de jeux d’enfant, chaises, et bordel en tout genre, pour finir enfin avec une immense salle de squash. Sur l’extérieur : piscine et air de jeux des petits.

Bon, rien de foufou ici, mais déjà une première mise en bouche bien efficace.

 

Passons à présent aux choses sérieuses : les chambres !

Après avoir tenté plusieurs accès, on trouve enfin une chambre dont la fenêtre est ouverte… À l’intérieur, nous hallucinons! La chambre est encore meublée et équipée… Rien à voir avec l’hôtel / bowling visité il y a quelques temps. Le lit est intact, les draps bien que défaits sont encore présents, la télé en place avec la télécommande fixée à la tête du lit, on trouve même un double de couverture dans le placard… Un petit tour par la salle d’eau, le constat est le même : c’est crade, mais on pourrait sans problème y passer la nuit !

Nous voici à présent en train d’errer dans les couloirs déserts. L’ambiance y est quand même sacrement étrange… On entend des bruits ambiants, peut-être des gens dans les étages, ou dans d’autres chambres, peut-être même notre imagination, comme c’est souvent le cas… Bref on envisage toutes les hypothèses. L’endroit est immense, on s’y perd, et nous hésitons même à plusieurs reprises sur les couloirs déjà empruntés ou pas.
Dans tous les cas, nous avançons tranquillement, explorons l’ensemble de fond en comble, et ce qui me surprend le plus dans tout ça, c’est que nous ne pouvons nous empêcher de parler à voix basse…

Après avoir visiter une bonne trentaine de chambres, à travers plusieurs étages, on s’enfonce dans une aile du bâtiment relativement différente du reste… Ici les murs sont défoncés, et les portes explosées en deux… Au bout du couloir : de l’eau stagne et nous empêche d’aller plus loin. Sur la droite, un local technique, et à gauche une pièce dans un noir absolu… A coup de lampe torche, je décide de m’y aventurer, et je tombe sur un débarras avec au milieu de tout ça : un landau… Autant être clair, l’ambiance ici est vraiment malsaine, pas rassurante. On fait quelques photos/vidéos, lorsque soudain notre sang se glace : quelqu’un à l’étage vient de renverser un seau d’eau…

 

Plus un bruit.

 

On se regarde avec mon complice dans le fond des yeux… Afin de m’assurer qu’il ai bien entendu la même chose que moi, je pointe du doigt mon oreille, puis le plafond… ce à quoi il me répond « oui » par un simple mouvement de tête. On comprend alors qu’il y a bien quelqu’un au dessus de nous. On ne sait pas ce qu’il fait, et franchement on ne veut pas le savoir. On termine nos quelques photos, puis on s’éloigne de cette aile calmement.

 

Remis de ce moment de stress, on arrive ensuite dans le hall d’accueil… L’ambiance y est différente, moins oppressante, on reparle même à voix haute. Je retrouve ici le lieu que j’ai vu et revu en photo sur le net lorsque je faisais mes recherches d’adresses. J’ai beau être content d’y être enfin, j’ai néanmoins une légère déception, un sentiment bizarre, comme si je m’étais fait spoiler le lieu à force d’avoir analysé les photos à la recherche d’indices… Le plaisir de la découverte y est moindre.
On tombe ensuite dans les cuisines. Immenses. Sombres. Des restes de bouffe avariée dans les chambres froides. C’est crade, glauque, et à nouveau on se parle en murmurant. Je me dis qu’en fait, notre volume sonore est surement lié à la quantité de lumière d’une pièce !
Pour finir dans ce bâtiment, on visite les bureaux de l’administration. Les ordis sont encore là, des papiers partout, le tout bien en bordel (on sent vraiment que nous ne sommes pas les premiers à explorer ce lieu). Dans un des locales, on trouve même le stock des clefs des chambres, et des différents bâtiments. L’idée d’en prendre une, et d’aller ouvrir la chambre correspondante donne vraiment envie. Mais le lieu est tellement immense que nous avons la flemme de tout retraverser…

 

On termine enfin avec le bâtiment comprenant les salles de conférence. Seul problème, l’accès y est plus difficile qu’à l’hôtel… Il donne directement sur des habitations voisines, les accès principaux ont été bloqués de l’intérieur, mais après 20 minutes de recherches, nous parvenons tout de même à trouver une ouverture.
Nous avions été surpris par l’état des premières chambres visitées. J’ai même employé le mot « hallucinant ». Ici, nous sommes au delà de ça. TOUTES les salles sont dans un état niquel… Les chaises, les écrans de projections, les tables… tout est en place. J’ai beau faire quelques photos, l’ensemble est tellement parfait que l’on a du mal à croire que c’est abandonné, j’ai l’impression de prendre en photo de simples salles de réunion… On trouve même des bouteilles d’eau encore intactes, comme si quelqu’un devait donner une formation demain.
Après avoir fait le tour des salles, et déambulé dans les couloirs, on tombe enfin nez à nez avec les portes de l’auditorium… Le fameux… Celui grâce auquel Olivier Frizbi nous a amené jusque ici !
Contents d’être arrivés là, on se lance pour y entrer, et terminer la visite de ce lieu qui nous a…

 

Fermées !

 

Les deux foutus portes qui donnent accès à la salle sont fermées à clefs… Pour nous, c’est la douche froide.
Bref, on se ressaisi, on réfléchi, et on cherche une autre solution…
Une chose sur laquelle nous sommes tous les deux immédiatement d’accord : il est impensable de forcer ces portes. Nous visitons certes des endroits abandonnés, mais nous tenons à les laisser dans le même état que nous les avons trouvé en arrivant.
Du coup, on refait le tour de toutes les salles, de l’accueil de ce bâtiment, même des couloirs, à la recherche d’éventuelles clefs. On en trouve quelques unes, on les tests : aucune n’ouvre. Que faire ? Revenir dans la salle des clefs de l’hôtel ? Nous avions déjà regardé sur place et la clef de l’auditorium était manquante sur le tableau. Dans le doute, on regarde nos photos pour confirmer, mais nous sommes quand même sûr de la réponse.

Après 30 minutes à tourner en rond, nous nous rendons à l’évidence : il est temps de partir, en laissant derrière nous le mystère planer autour de cet auditorium.

 

 

Sur le trajet du retour, on se remémore toute cette journée. La cave inondée, les cuisines glauques, l’inconnu de l’étage avec son seau d’eau, et forcément la frustration de l’auditorium. Bien que la déception y soit, on sourit malgré tout à l’idée que la seule pièce qui nous aura fait trouver ce lieu, sera finalement la seule que nous n’aurons pas explorée…

 

Intérêt de la visite : ★★★★☆

Endroit immense, des heures d’exploration, le tout dans un état vraiment correct (à l’heure actuelle). Bref un régal !

                        

Complexe sportif

Hôtel

Reception / Cuisine

Salles de conférence